Le GR2 la grande traversée de Corse étape par étape

Le GR2 la grande traversée de Corse étape par étape
08/18/2025 0 Comments

Le GR20 : la grande traversée de Corse étape par étape

Il y a des sentiers qui marquent un corps, d’autres qui marquent l’esprit. Et puis il y a le GR20, ce chemin mythique qui marque les deux. Tracer sa route sur cette colonne vertébrale de la Corse, c’est s’offrir un défi physique autant qu’un plongeon dans l’âme sauvage de l’île. Rien n’est lisse ici, et tant mieux. La montagne s’impose, brute, belle, parfois cruelle… mais toujours grandiose.

J’ai foulé ses pierres avec un sac un peu trop lourd sur le dos et le cœur léger d’un gamin en quête d’aventures. Chaque étape du GR20 m’a offert son lot de sueurs, d’émotions et de panoramas à couper le souffle. Voici un aperçu de ce que vous pouvez attendre (et redouter !) de cette traversée d’exception, en la découpant étape par étape, du nord au sud.

GR20 Nord ou Sud ? Par où commencer ?

Traditionnellement, le GR20 se parcourt du Nord au Sud, en commençant à Calenzana (près de Calvi) et en terminant à Conca, au sud-est. Ce sens est plus difficile : le terrain y est plus technique, les dénivelés plus corsés. Ceux qui veulent “s’échauffer” peuvent choisir de partir du Sud… mais, soyons honnêtes, il n’y a pas de partie facile sur le GR20.

Allez, enfile tes chaussures, on part à l’assaut des 180 kilomètres les plus légendaires de Corse !

Étape 1 : Calenzana – Ortu di u Piobbu

On démarre fort ! D’un coup, on grimpe à travers le maquis dense et les forêts de chênes verts. Le sentier devient technique assez rapidement, avec des passages rocailleux et aériens. Mais quel régal : la vue sur la baie de Calvi est superbe, surtout si tu es un lève-tôt comme moi et que tu te la joues lever de soleil.

Étape 2 : Ortu di u Piobbu – Carrozzu

Une des étapes les plus techniques du GR20 Nord. On flirte parfois avec les hauteurs, en équilibre sur des dalles schisteuses. Attention aux chevilles ! Le clou du spectacle, c’est la traversée de la passerelle de Spasimata, un pont suspendu au-dessus du vide. Sans exagérer, ça peut faire trembler les jambes.

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Étape 3 : Carrozzu – Asco Stagnu

Encore du costaud. Rocaille, grimpettes raides et paysages lunaires. On franchit la Bocca di Stagnu, qui peut être couverte de neige tôt en saison. En contrebas, la station d’Asco marque la fin de cette étape harassante. Si tu as de la marge, c’est ici que certains choisissent de dormir en dur pour recharger les batteries avec un bon plat corse.

Étape 4 : Asco – Tighjettu (la fameuse Pointe des Eboulis)

Sans conteste, l’étape la plus redoutée. Et pour cause : on passe le point culminant du GR20, la mythique Pointe des Éboulis (2 607 m). La montée est infernale. Je me rappelle m’être demandé plusieurs fois ce que je fichais là, scotché dans une montée d’éboulis à quatre pattes par moments. Mais en haut… quelle claque. D’un côté, le Monte Cinto ; de l’autre, une mer de montagnes.

Étape 5 : Tighjettu – Ciottulu di i Mori

Une étape plus courte mais toujours alpine, avec de beaux passages sur crête et une vue incroyable sur la vallée du Golo. Si le refuge de Ciottulu est dégagé, le coucher de soleil y est d’une beauté presque irréelle. Frissons garantis.

Étape 6 : Ciottulu – Manganu

On commence à redescendre légèrement en intensité (ouf !). Le sentier longe la rivière du Golo, avec plusieurs zones de bivouac possibles. Je me suis offert ici un bain glacial dans une vasque naturelle. Revigorant (comprendre : presque douloureux, mais terriblement vivifiant).

Étape 7 : Manganu – Petra Piana

Le plateau du Camputile, ses lacs d’altitude et son ambiance pastorale contrastent avec la rudesse des jours précédents. C’est le moment parfait pour souffler un peu… mais pas trop : la montée vers Petra Piana vient vite rappeler que le GR20 n’est jamais vraiment tendre.

Étape 8 : Petra Piana – Onda

Deux options : la variante alpine (plus technique, donc plus “GR20” dans l’âme) ou la variante douce, pour ménager les genoux. J’ai opté pour la première, car tu sais, tant qu’à souffrir autant le faire avec classe. De crête en crête, c’est un condensé de Corse minérale – brut et majestueux.

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Étape 9 : Onda – Vizzavona

On amorce la grande transition. L’étape est variée, avec des forêts profondes, un décor féerique ponctué de cascades. L’arrivée à Vizzavona marque symboliquement la mi-parcours. Certains randonneurs choisissent d’arrêter là. Moi, je n’en étais qu’à la moitié de mon histoire avec la montagne corse.

Étape 10 : Vizzavona – Capannelle

Place au GR20 Sud, réputé « plus facile ». Spoiler : il l’est, mais tout est relatif. Plus de forêts, moins de roches, mais les étapes sont longues. Celle-ci monte tranquillement dans une belle hêtraie. Un changement de rythme bienvenu.

Étape 11 : Capannelle – Prati

Le plaisir de marcher sur des crêtes ouvertes avec vue sur la mer et les reliefs infinis. On se sent l’âme légère ici, portée par le vent chaud. Attention tout de même, les orages d’après-midi peuvent surgir sans prévenir.

Étape 12 : Prati – Usciolu

Les crêtes restent au menu avec un terrain plus exposé. On avance sur la ligne de partage entre ciel et maquis, oscillant entre contemplation et vigilance. La fatigue commence à se faire sentir mais l’émotion de l’aboutissement grandit.

Étape 13 : Usciolu – Asinao

Encore une journée de montagnes russes. Passages aériens, sections boisées – un combo typiquement corse. Ne te fie pas aux apparences : les jambes râlent, même dans le sud. En bivouac au refuge d’Asinao, on croise souvent des visages marqués de poussière, de sueur… et de bonheur.

Étape 14 : Asinao – Paliri

L’arrête des Aiguilles de Bavella te tend les bras. C’est raide, technique, mais cette étape est l’une des plus photogéniques de tout le GR20. Granit rougeoyant, pins tordus par le vent, ciel souvent pur… le genre d’endroit où l’on s’arrête toutes les dix minutes pour prendre une photo (ou respirer… pas de jugement).

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Étape 15 : Paliri – Conca

Le sentier devient plus doux, comme s’il voulait préparer notre retour vers “le monde d’en bas”. Ça sent la fin — et l’air iodé. Voir Conca poindre au loin, c’est ressentir une immense fierté mêlée à un brin de nostalgie. La trace est derrière, les souvenirs sont là pour longtemps.

Conseils pratiques pour un GR20 réussi

  • Partir léger : tonneaux de fringues et tentes façon Everest ne passeront pas. Chaque gramme compte. Un sac entre 8 et 12 kg est un bon objectif.
  • Bien choisir la saison : juin ou septembre sont idéaux. Moins de monde, climats plus stables. En juillet-août, c’est souvent l’enfer entre canicule et afflux de randonneurs.
  • Réserver les refuges : la popularité du GR20 a explosé. Une réservation sur le site du PNRC évite les mauvaises surprises.
  • Emporter un filtre à eau : l’eau est présente, mais parfois douteuse. Une gourde filtrante ou des pastilles peuvent éviter de passer une journée plié en deux…
  • Ne pas sous-estimer la technicité : ce n’est pas un GR “classique”. Des mains sont souvent nécessaires. Ton mental fera la différence autant que tes mollets.

Une aventure gravée en toi

Le GR20, ce n’est pas juste une rando. C’est un chemin initiatique. Il t’éprouve, il t’émerveille, il t’apprend la patience, l’humilité, et parfois le lâcher-prise. On y croise des randonneurs venus de partout, des histoires de vie que l’on partage entre deux refuges et des silences pleins de sens à l’aube devant un bol de café trop léger.

Si tu cherches une randonnée qui te transforme, ne cherche plus : la Corse t’attend. Elle ne se donne pas tout de suite, mais elle se mérite. Et crois-moi, lorsque tu poseras les yeux sur Conca à l’arrivée, tu sauras que chaque pas valait la peine.